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Submicrocosm
21 octobre 2007

Le photographe du mois...

articledepardonillustr

... Raymond Depardon, cet artiste au timbre et  l'oeil si particulier, qui ne veut surtout pas déranger et qui veut faire corps avec les murs pour n'en capturer que mieux l'essence véritable de l'homme.
A l'occasion de ce tout premier volet du "photographe du mois", je vous propose de découvrir ou de redécouvrir ce photographe, mais aussi réalisateur, scénariste, acteur, directeur photo, ingénieur du son et scripte français au parcours hors norme et ecclectique beh voui, c'est qu'il chôme pas le bonhomme.


Né le 6 Juillet 1942 à Villefranche-sur-Saône, Raymond Depardon se passionne très tôt pour la photographie et s'essaye pour ses premiers clichés dans la ferme familiale. A 16 ans il quitte sa région natale pour rejoindre la capitale et devenir l'assistant du photographe Gilles Foucherand. Puis il rentre rapidement au sein de l'Agence Delmas qui l'envoit en 1960 sur le continent africain pour suivre l'expédition SOS-Sahara. Le jeune photographe revient avec un reportage qui est immédiatement publié dans Paris Match. Il couvre également les conflits au Vietnam ainsi qu'en Algérie.
En 1966, aux côtés de Gilles Caron il co-fonde la mythique Agence Gamma et part en reportage aux quatres coins du monde, notamment au Tchad (La Captive du Désert, 1989), au Biafra et à Prague (Jan Palach, 1969).  Son film Jan Palach signe ses débuts dans le court métrage. Il retrace l'histoire de l'étudiant Jan Palach qui s'immola en 1968 à Prague pour protester contre la répression soviétique.

Raymond Depardon est également un paparazzi hors pair. C'est entre autre pour cela que Valéry Giscard d'Estaing lui propose tout naturellement de réaliser un documentaire sur sa campagne électorale (1974, une partie de campagne - 1974), documentaire qui doit attendre février 2002 pour être diffusé dans les salles obscurs ainsi qu'à la télévision. Il est également l'auteur de bon nombre de courts mais aussi de longs métrages. Ainsi il signe Numéros Zéro (1976) qui filme la naissance d'un nouveau quotidien Le Matin de Paris; et Reporters (Césars du meilleur documentaire en 1982) où il  suit durant tout le mois d'octobre 1980 les photographes de l'Agence Gamma. Il traque également les institutions et veut en montrer les rouages. Cette obsession donne alors naissance à bon nombre de petits bijoux du documentaire français, Faits Divers (1983) où il suit une équipe de policiers et il ne manque d'ailleurs pas de retrouver l'univers judiciaire en tournant 11 ans plus tard Délits flagrants où le spectateur s'infiltre entre les murs du Palais de Justice de Paris, film qui lui vaut un second César. Il dépeint une dernière fois le monde judiciare français en réalisant en 2004 10e chambre, instants d'audience. Il côtoie également des institutions beaucoup plus fermées tels que l'univers hospitalier en tournant et photographiant San Clemente (1977- reportage poignant au coeur d'un asile vénitien), Urgences (1988 - service des urgences de l'Hôtel-Dieu à Paris).
C'est en 1985, que Depardon fait ses premiers pas dans la fiction en réalisant Empty Quarter, Une Femme en Afrique. Il esquisse amoureusement mais aussi avec inquiétude le continent africain (1966 - Afrique : comment ça va avec la douleur?). Cela suscitera chez le reporter deux autres films dont l'un tourné au Niger avec Sandrine Bonnaire (1989 - La Captive du Désert) qui endosse le rôle de Françoise Claustre archéologue kidnappée, et l'autre dans le désert Saharien (2002 - Un Homme sans l'Occident) qui évoque la vie de l'un des derniers hommes libres du Sahara au début du XXe siècle et qui tente d'échapper à la colonisation. Parrallèlement à tous ses derniers projets, comme pour signer un retour aux sources, il entreprend un travail de titan au début des années 1990 en nous offrant un triptique sur la france rurale (Profils paysans) qui demande pas loin de dix années de tournage.

Ce qui caractérise le travail photographique de Raymond Depardon, est son détachement avec l'école du reportage humaniste européen pour se retrouver davantage à travers l'objectif de photographes américains tels que Robert Frank et Walker Evans (ce qui prévaut également dans le cinéma en se posant comme digne héritier du cinéma direct dont les principaux instigateurs sont Pennebaker ou encore Richard Leacock). Il nous est impossible de faire également l'impasse sur la question de la subjectivité du photographe qui est sans cesse interrogée et réinterrogée dans son oeuvre. Il en parle d'ailleurs dans le Contacts qui  fut réalisé pour son reportage San Clemente, mais s'explique également dans son recueil Notes publié en 1979 et composé de dizaines de photographies sous titrés de texte se promenant entre exigence journalistique, monde extérieur et intérieur (l'autobiographie). Photographies de personnalités politiques, son dernier ouvrage suit la même démarche que son recueil: imprimer sur la pellicule les hommes politiques dans l'authencité de leur action en y ajoutant son regard personnel. Il expose ses portraits politiques à la Maison européenne de la photographie (Paris) début 2006.


La réputation de Depardon n'est plus à faire et ceux mondialement parlant. Nous sommes face à un artiste plus qu'ecclectique qui aime travailler sur des supports bien distincts (cinéma, photographie, ouvrages, expos, publicités, etc) tout en ne s'éloignant jamais vraiment des thémes qui ont hantés son oeuvre depuis les prémisces.

# Pour voir davantage de photos de Raymond Depardon ou de ses films, cliquez sur les liens suivants :

Profils Paysans I, l'approche ll Profils paysans II, le quoitidien ll 10e chambre, instants d'audience ll 1974, partie de campagne ll Faits Divers ll San Clemente ll Un Homme sans l'Occident

Voilà pour le moment. Mais en début de semaine je ferai un saut à la bibliothèque de la fac pour dénicher des bouquins sur le sujet (et oui je n'en ai pas, une tare je sais bien) de façon à vous scanner encore plus de photos pour enrichir cet article (notamment des planches photographiques, car là en l'occurence ce sont beaucoup de capture de ses films). Rendez-vous la semaine prochaine pour un edit
!

° Les photographies de cet article sont de Depardon mais est-ce bien nécessaire de le dire...

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Commentaires
M
Réponse sur Meuseuneuh parce que c'est trop :petitlogointerditaumoinsde18ans: pour ce blog! :D
P
BAHHHHHHHHHHHHHH! Elle est où sa tête au monsieur? :D <br /> <br /> <br /> Ok je sors... :rouge:
M
Je me doutais bien que si j’étais amenée à renflouer ma catégorie "artothèquâge", ma Claire interviendrait! :love: <br /> <br /> Elles sont toutes plus ou moins montées sur la même trame. Les prédécesseurs s'en inspirent, surtout lorsqu'elles ont apparemment séduit puisque premières des suffrages à l'arrivée. :)
C
on a regardé un de ses films en cinema documentaire la semaine derniere<br /> "une partie de campagne"<br /> cest marran commen on retrouve les mm choses dan nimporte kelle campagne electorale...ca ma fai marrer parske certaines anecdote mont fait penser a celle de cette année!
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